Le choix impossible
Un nouveau mouvement crie l’urgence d’agir afin d’assurer la continuité
des services communautaires en santé mentale dans la région de Mauricie
Centre-du-Québec
À Trois-Rivières, le 29 juin 2022 – Le continuum de services des organismes communautaires en santé mentale de la Mauricie Centre-du-Québec (OCSM-MCQ), regroupant 30 organismes membres, donne le coup de départ du mouvement Le choix impossible. Réunis à l’auberge Godefroy, ce 29 juin 2022, le mouvement crie l’urgence d’agir et réclame de doubler le financement des OCSM afin de pallier au sous-financement et d’offrir des conditions de travail décentes aux travailleur.euse.s communautaires en santé mentale de la région. Par une vidéo exclusive, mettant en vedette Érika, une travailleuse du milieu communautaire confrontée à un dilemme moral complexe, le choix impossible, le mouvement dévoile des faits saillants et des données alarmantes sur la crise vécue par les OCSM-MCQ.
L’expertise des travailleur.euse.s en santé mentale, ça se paie !
En 2018-2019, les premiers impacts de la crise de la main-d’œuvre sont observés et le besoin de créer un comité stratégique pour remédier à la situation fait rapidement consensus dans l’ensemble des secteurs d’activités du Regroupement des organismes de base en santé mentale de la Mauricie-Centre-du-Québec (ROBSM 04-17)
« Début 2022, le constat est frappant et l’alarme est sonnée : nos employé.es accentuent leur migration vers des secteurs d’activités mieux outillés pour répondre convenablement à leurs besoins financiers », mentionne M. Patrice Larin.
Un sondage mené auprès de 135 répondant.es – intervenant.es, directions et coordinations cliniques – des OCSM met en lumière que 61 % d’entre eux ont pensé quitter leur emploi au cours des 2 dernières années et que 66% d’entre eux réfléchissaient à occuper une fonction dans le réseau public, dont 78% pour des raisons reliées au salaire et 47% aux avantages sociaux. Et ce malgré le fait que 92% des employés consultés sont fiers de travailler dans le milieu communautaire.
C’est dans ce contexte que le 31 mars dernier, les OCSM-MCQ ont résolu à l’unanimité d’appliquer un rehaussement significatif des salaires en date du 1er juillet 2022. Cette hausse substantielle des conditions salariales servira à maintenir en emploi les travailleur.euses actuels et a donc pour objectif de freiner l’exode du communautaire en santé mentale. En appliquant cette mesure d’urgence, les groupes n’auront toutefois d’autre choix que de recentrer leurs activités, et au besoin, aller vers des mesures de délestage.
Face à nos choix impossibles, nous visons à porter l’attention de la population sur cette situation criante et à rappeler au gouvernement l’urgence d’agir. Les 30 membres du ROBSM 04-17 se mobilisent donc aujourd’hui pour lancer le mouvement Le choix impossible.
« L’ensemble du milieu communautaire en santé mentale de la région fait face à des choix impossibles. Ce mouvement s’inscrit dans une perspective de main tendue envers les différents acteurs pour trouver des solutions ENSEMBLE », affirme M. Jonathan Lacasse, directeur général du ROBSM 04-17.
Jusqu’à maintenant, notre démarche constructive nous a amené à mettre en place des canaux de communications essentiels entre notre Mouvement et les instances gouvernementales et publiques. Mais le temps presse, les OCSM-MCQ composent toujours avec un sous-financement qui pousse nos équipes à faire des choix impossibles.
« Ce qui m’a amené à choisir le milieu communautaire au début de ma carrière en intervention, c’est la volonté que j’ai de soutenir, de défendre et d’accompagner les plus vulnérables de notre société, trop souvent noyés dans une liste d’attente du système. Après quelques années à me battre contre les nombreuses injustices de notre système, l’énergie diminue. C’est difficile pour moi de garder la tête hors de l’eau quand je réalise que les intervenants sociaux sont, certes tous dans la même tempête, mais pas tous dans le même bateau face à la vague d’inégalité salariale. La volonté qui m’habite d’accompagner les personnes vulnérables devrait être un élément motivant dans mon quotidien et non pas la principale raison pour laquelle j’effectue ce travail. Mes compétences en intervention doivent être reconnues par le gouvernement. Sans quoi, ce sont mes collègues et moi qui auront la tête sous l’eau. Et à ce moment, qui sera présent pour nous tendre une bouée ? Il y a urgence d’agir ! » – Laurianne, intervenante à La Chrysalide, maison d’hébergement communautaire en santé mentale.
Malgré l’horizon du contexte électoral provincial, c’est maintenant qu’il faut travailler à mettre en place des solutions innovantes et audacieuses qui permettront de maintenir l’offre de services communautaires en santé mentale, en Mauricie et au Centre-du-Québec, mais aussi, pour l’ensemble du Québec.
Visionnez la vidéo et signez la pétition via change.org